Le brouillard fascine : il vient à l’impromptu, étend ses voiles plus ou moins épais sur le paysage, le transforme et repart sans un bruit. Les photographes aiment saisir ces paysages qu’il rend le temps de sa présence méconnaissables, qu’il magnifie, les écrivains, les poètes , les peintres le célèbrent chacun à leur manière. Mais parfois le brouillard s’apparente à un traitre, il fait figure de danger, d’obstacle, bouleversant les repères ordinaires.
Lumière verte dans la forêt
Le photographe Oskar Zapirain aime quant à lui immortaliser ces atmosphères, ces forêts qui donnent la chair de poule prisonnières d’un brouillard épais, une lumière diffuse et floue conférant au feuillage et aux branches la même teinte que le sol recouvert de mousse.
Cette lumière verdâtre fascine littéralement Oskar depuis des années de la même façon qu’il plonge celui qui assiste à ce spectacle dans un no man’s land mystique. La forêt ici est une forêt de hêtres qui se trouve à Oiartzun dans le pays basque au nord de l’Espagne.
L’histoire de la production de charbon de la région a fait de cette dernière une forêt unique et bien caractéristique : en effet au lieu d’abattre la totalité des arbres comme il est habituel de le faire aujourd’hui, ceux-ci étaient taillés afin de les préserver et de maintenir l’intégrité de la forêt au cours des générations suivantes. Les arbres ont donc poussé avec des troncs courts et de longues grosses branches qui ressemblent à de grands bras que l’on agiterait en l’air, ajoutant une touche fantasmagorique à chaque scène saisie par le photographe.
N’est-il pas temps alors de privilégier le regard intérieur ?
Via © Images : Oskar Zapirain